Nous voulons des coquelicots » : l’appel contre les pesticides lancé dans « Charlie Hebdo »

L’objectif du mouvement : faire interdire tous les pesticides de synthèse en France. « Pas demain. Maintenant ». « Cette bagarre qui commence aura son emblème », explique Fabrice Nicolino dans Charlie Hebdo : une cocarde en forme de coquelicot, que chaque partisan pourra arborer en signe de ralliement. Pendant 2 ans, le collectif souhaite organiser des rencontres chaque mois, « le même jour et à la même heure, sur les places des villes et des villages ». Le mouvement espère « 10 personnes la première fois et 1 million ou plus à la fin ». En moins d’une demi-journée, plus de 10000 personnes avaient déjà signé l’appel sur Internet (nousvoulonsdescoquelicots.org).

C’est un appel lancé par des humains à d’autres humains. »

A l’heure actuelle, poursuit le chroniqueur, « le texte est signé par cent personnes qui ne sont pas particulièrement connues ou médiatiques, mais qui sont le reflet de la société française ». Le texte est néanmoins, d’ores et déjà, endossé par des associations, des personnalités scientifiques ou du monde médical, ou encore issues de l’univers du spectacle. M. Nicolino cite notamment Greenpeace, la Fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand, la fédération d’associations France Nature Environnement, l’animateur Laurent Baffie, la chanteuse Emily Loizeau, le docteur Pierre-Michel Périnaud, président de l’association Alerte des médecins sur les pesticides (ALMP), forte de 1 200 membres, Didier Robiliard, le président de l’association France-Parkinson, ou encore le sénateur Joël Labbé (EELV).

Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises.

Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.

« Nous ne reconnaissons plus notre pays »

« Il y a des gens de gauche, mais aussi des personnalités proches de la droite catholique, résume M. Nicolino. Ce n’est pas un nouvel appel à destination de la galaxie écolo. Il doit pouvoir être signé par toute personne qui ne veut pas vivre dans un monde où les gens sont de plus en plus malades, dans un monde sans oiseaux, sans insectes, sans coquelicots… »

 Le texte en lui-même est très bref.

« Nous ne reconnaissons plus notre pays ; la nature y est défigurée, y lit-on. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans, la moitié des papillons en vingt ans ; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards. Les grenouilles et les sauterelles sont comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde ! »

Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes.

Pour signer l’appel : www.nousvoulonsdescoquelicots.fr